jeudi 21 juillet 2016

The Other Boleyn Girl - Philippa Gregoy

9/10
Mary Boleyn catches the eye of Henry VIII when she comes to court as a girl of fourteen. Dazzled by the golden prince, Mary's joy is cut short when she discovers that she is a pawn in the dynastic plots of her family. When the capricious king's interest wanes, Mary is ordered to pass on her knowledge of how to please him to her friend and rival: her sister, Anne.
Anne soon becomes irresistible to Henry, and Mary can do nothing but watch her ambitious sister's rise. From now on, Mary will be no more than the other Boleyn girl. But beyond the court is a man who dares to challenge the power of her family to offer Mary a life of freedom and passion. If only she has the courage to break away - before the Boleyn enemies turn on the Boleyn girls...

J'ai vu le film avec Scarlet Johnansson et Nathalie Portman il y a... Wow, huit ans ! Dans un petit cinéma pas loin de chez moi qui passe des films en VOSTFR, avec une amie perdue depuis longtemps. J'ai adoré ce film, depuis le cinéma j'ai dû le regarder au moins une dizaine de fois.

Et pas une fois je n'ai remarqué le "Based on the novel" qui apparaît au début. Je suis tombée sur le livre par hasard, lors des mes pérégrinations internetesques, et...





J'ai adoré ce livre. J'avais quelques réticences au début, d'être déçue, de ne pas réussir à lire parce que j'avais tant aimé le film. Au final il m'a fallu une dizaine de jours pour le terminer, et j'ai grandement préféré le livre !
Je ne suis pas du tout une spécialiste de cette époque de l'histoire, et je ne connais de la vie de Mary Boleyn que par les bribes que j'ai pu lire sur Wikipédia, mais ce livre étant une fiction historique, il ne faut pas s'y fier si l'on veut une description précise et exacte des faits. Il faut prendre cette histoire pour ce qu'elle est, une fiction.

J'étais donc intriguée, en commençant ce livre. Je ne sais pas s'il a été traduit en français mais je voulais de toute façon le lire en anglais. Le récit est à la première personne, du point de vue de Mary. J'ai apprécié le style de Gregory, même si j'ai eu parfois un peu de mal avec le vocabulaire un peu spécifique aux vêtements, à la cour, etc, et aucune envie de m'arrêter toutes les cinq secondes pour regarder dans un dictionnaire. Heureusement ces petites problèmes ne m'ont pas empêché d'apprécier l'histoire, de la comprendre, et surtout de me retrouver totalement absorbée (la torture de laisser tomber le livre quand il faut aller au travail !!) par elle.
J'ai particulièrement aimé la description des émotions de Mary, le désir qu'elle ressent pour Stafford, l'amour qu'elle porte à ses enfants. Ah, combien de fois ai-je refermé le livre parce que je ne supportais plus Anne, l'ambitieuse Anne qui va perdre la tête, littéralement...
La première scène du livre fait un écho macabre à celle de fin - la boucle est bouclée, se dit-on. Ce livre m'a pris par les tripes et j'ai ressenti beaucoup d'émotions en le lisant - dire que je me suis parfois identifiée à Mary serait trop, mais certains passages de sa vie - enfin de sa vie romancée par Gregory - ont résonné en moi.
J'ai lu quelques critiques ici et là, qui trouvaient les personnages trop vides, pas assez vivants... Je ne saurais en juger - parce que je ne pense pas être assez bonne juge de la profondeur et de la crédibilité d'un personnage - mais personnellement je ne me suis pas sentie ennuyée, je n'ai pas trouvé les personnages insipides. Pour moi, si je peux m'identifier à eux et ressentir ce qu'ils ressentent ça me va !

mercredi 20 juillet 2016

The Railway Man - Eric Lomax

9/10

J'ai d'abord vu le film inspiré de ce livre avant de découvrir qu'il avait été adapté des mémoires de Eric Lomax, le protagoniste du film. Je me suis donc immédiatement procuré l'ouvrage et une fois ouvert impossible de le refermer. Je lisais même au boulot, au risque de me faire engueuler par mon patron.

Mais bref.

J'avais un peur en commençant car possédant la version originale donc anglaise, je pensais que le vocabulaire lié aux trains et aux chemins de fer allait poser problème - Lomax étant un passionné je m'attendais à trouver des descriptions de 10 pages sur le sujet - et que j'allais être vite découragée. Mais j'ai été agréablement surprise de découvrir qu'en fait, ces descriptions sont assez restreintes et légères - même si évidemment j'ai buté sur certains mots - et n'affectent en rien la capacité d'un lecteur qui lit couramment l'anglais à comprendre le sens de ce qu'il lit.

D'habitude je préfère lire le livre et voir le film ensuite, mais dans ce cas précis j'ai découvert le second avant le premier mais ça ne m'a pas gênée outre mesure. Je pense que cela m'a même empêchée d'être déçue par l'adaptation cinématographique et j'ai beaucoup aimé compléter et modifier mes connaissances sur la vie de Lomax.

J'ai donc plongé tête la première dans son enfer japonais. J'ai lu quelques récits de prisonniers de guerre torturés avec un sadisme et une violence inimaginable, et à chaque fois je suis stupéfaite par la capacité de ces hommes à survivre, à reprendre un semblant de vie normale une fois libérés. Je veux dire, en tant que lecteur on se met souvent à la place du protagoniste dont on lit le récit et je n'ai pu m'empêcher de me demander : "Si ça t'arrivait à toi, comment réagirai-tu ? Serais-tu capable de te remettre sur pied ensuite ?"

J'ai trouvé que Lomax décrit ce qu'il a vécu avec une grande pudeur, tout en ne cachant rien de l'horreur à son lecteur. J'ai toujours peine à croire, en lisant sur les guerres et leur violence, que des êtres humains peuvent s'être abaissés à ce genre de choses. Je me souviens qu'une scène du film m'avait particulièrement bouleversée, au moment où Lomax est torturé et qu'il en arrive à appeler sa mère déjà décédé depuis un moment (mais ça il ne le sait pas encore). La scène du livre n'est pas moins bouleversante. 

Lomax décrit également très bien le retour au pays après la libération, le manque de reconnaissance et de soins appropriés pour ces hommes qui ont vécu l'enfer, la difficulté à se reconstruire, la guerre que tous ces hommes continuent de mener dans leur esprit, seul, enfermés dans leur tête et prisonniers de leurs souvenirs, de leurs traumatismes. Le livre entier - si l'on omet peut-être le début - est empreint d'une telle noirceur - et aussi, paradoxalement, d'espoir malgré tout - que c'est un soulagement de lire la rencontre avec Patti et aussi avec les personnes de la Medical Foundation for the Care of Victims of Torture - toutes ces personnes qui vont donner à Lomax la force de se battre, d'affronter son passé et surtout, surtout, de pardonner, parce que...

"Sometime the hating has to stop." 

Au nom de tous les miens - Martin Gray

8/10

Je ne me suis pas plongée complètement dans la polémique qui peut exister sur la véracité de ce récit parce qu'après tout ça ne m'intéresse pas plus que ça.
Je n'avais aucun a priori en commençant ni en finissant ce livre ; que certains aspects aient été exagérés ou pas, je suis restée fascinée par la capacité de survie de Martin, horrifiée par les conditions terribles dans lesquelles il devait vivre, par la violence qui sévissait dans le ghetto de Varsovie, par le fait que des êtres humains étaient considérés comme des bêtes tout juste bonnes à être abattues, comme moins que des bêtes, même.

Une vie de quelques dizaines d'années qui semblent s'étirer à l'infini tant les épreuves sont nombreuses, les obstacles insurmontables et pourtant surmontés, la douleur innommable et indescriptible. On a beau essayer de s'imaginer ce que ça peut faire de perdre sa famille entière, puis à nouveau lorsqu'on s'est reconstruit de la perdre à nouveau, on y arrive pas. Comment reconstruire quoi que ce soit sur des ruines encore fumantes, comment mettre de côté l'horreur pour être à nouveau heureux, comment regarder encore le monde en sachant qu'il existe de telles atrocités ? Martin Gray semble être la réponse de chair et d'os à ces questions.

Vrai ou pas, controversé ou pas, ce récit est à lire, car il fait à mon sens écho à des dizaines de milliers de vies fauchées par la guerre.

La Guerre 14-18 - Jean-Pierre Verney

7/10

Un petit livre très utile et très intéressant qui reprend les principaux combats de la Grande Guerre, ses conséquences, etc. Très bien fait.
Seul bémol, le nombre de coquilles dans le texte un peu trop élevé à mon goût, mais cela n'enlève rien à l'intérêt de l'ouvrage ni à sa compréhension.

Le Revenant - Michael Punke

8/10

J'ai fini ce livre début mars, j'ai dû l'acheter fin février, un truc dans le genre, donc autant dire que je l'ai dévoré. Il  retrace l'histoire vraie de Hugh Glass, trappeur travaillant pour la Rocky Mountain Fur Company en 1823. Alors qu'il chasse il est mortellement blessé par un grizzly et laissé pour mort par ses compagnons censés veiller sur lui jusqu'à sa mort pour ensuite l'enterrer, qui emportent en plus son fusil et son couteau. Glass survit et n'a qu'une idée en tête : se venger...

Le talent de Michael Punke fait des merveilles pour ce récit fascinant de survie dans des conditions terribles. Glass se retrouve avec la gorge presque arraché par ce grizzly, le dos lacéré, incapable de marcher... Il va pourtant ramper pour survivre, trouver de la nourriture, échapper aux natifs, pour finalement retrouver les lâches qui l'ont abandonnés. Le point de vue omniscient sert aussi bien le récit puisqu'il permet au lecteur d'en apprendre toujours plus, sur Glass, son environnement, l'histoire de l'époque, sans se cantonner à l'histoire immédiate.

J'ai par contre été très déçue de son adaptation au cinéma avec Leonardo DiCaprio. Le réalisateur a pris pas mal de libertés vis-à-vis du livre - d'ailleurs au début le "based in part on the novel" annonce la couleur - et j'ai trouvé que certains détails ajouté au film ne l'ont été que pour approfondir la dimension tragique de l'histoire - par exemple le fils qu'à Glass dans le film et qui n'existe pas dans le livre qui se fait assassiner - et même si c'est un film magnifique, il est historiquement discutable.

mardi 19 juillet 2016

Ostland - David Thomas

9/10
Berlin, 1941. Le jeune et ambitieux Georg Heuser entre dans la police en tant qu'inspecteur à la brigade criminelle. Il est rapidement affecté à la traque d'un tueur en série qui terrorise la ville. Sous la tutelle de son supérieur et mentor, il affirme ses dons d'enquêteur, apprend la loyauté envers ses collègues et se jure d'œuvrer toujours au service des innocents. Jusqu'au jour où, pour le féliciter, on le promeut au sein de la SS. Envoyé à Minsk, Georg va prendre en charge l'arrivée des convois de déportés juifs et l'organisation du ghetto. Soucieux de plaire à sa hiérarchie, il obéit aux ordres et s'interdit de penser au crime odieux auquel il est en train de participer. Mais peut-on rester dans cet état d'insensibilité lorsqu'on devient soi-même le monstre qu'on s'est toujours promis de poursuivre ? Dérangeant et poignant. Un thriller, inspiré d'une histoire vraie, qui pose une question extrêmement délicate, celle de la responsabilité.

Cela fait un petit moment que je n'ai pas écrit de review... La fainéantise, que voulez-vous. Je me suis achetée un petit cahier sympa pour jeter quelques notes sur mes livres sur le papier, histoire de ne pas perdre mes idées :


J'ai finis de lire Ostland en février, du coup mes souvenirs sont un peu flous, même si j'ai écris ma review sur un cahier - sinon ça serait pire.
J'ai eu aussi envie de donner une note à mes livres, histoire d'annoncer la couleur, mais c'est marrant parce que de toute façon je n'écris que sur les livres qui m'ont plus (je ne finis même pas les autres... ce qui est con puisque je pourrais expliquer pourquoi ils ne m'ont pas plu) du coup les notes ne pourront être que hautes ^^

Bref, donc Ostland. Je ne sais pas trop à quel moment de ma lecture j'ai basculé dans l'obsession avec ce livre. A quel moment le refermer pour revenir à la vie réelle est devenu une torture. Je l'ai acheté par hasard, parce que la couverture m'a attirée et le résumé plus encore - ma fameuse fascination pour tout ce qui touche à la Seconde Guerre Mondiale. Je ne connaissais ni l'auteur ni le protagoniste, Georg Heuser, véritable inspecteur à Berlin en 1941 et qui va peu à peu basculer dans la monstruosité à partir du moment où on le promeut au sein de la SS. David Thomas met son talent de conteur au service de l'histoire fascinante et terrifiante de Heuser. J'ai terminé ce livre un soir tard, incapable comme je l'étais de le lâcher tant j'étais absorbée par le récit, les mots ensorcelants de l'auteur, la captivante descente aux enfers du protagoniste, et lorsque j'ai eu fini le bouquin, j'étais tellement impressionnée que même la pénombre inoffensive de ma maison me semblait menaçante, cachant les mêmes monstres dont je venais de lire l'histoire. Je suis assez impressionnable en général mais c'est dire le talent de l'auteur, véritable sorcier des mots !

Thomas a travaillé sur deux fronts : le récit de Heuser à la première personne, et celui du travail effectué par Paula et Kraus dans les années 50 pour le faire condamné. Le fait que l'on connaisse la vie de Heuser par sa propre bouche donne un point de vue intéressant. L'enquête de Paula et Kraus met en lumière les dilemme de l'Allemagne des années 50 qui divisait les tentatives du pays pour gérer les horreurs nazies. Oublier, se souvenir... Condamner, laisser le passé là où il est... D'intéressantes questions posées par cette partie.

Le lecteur commence donc par suivre le jeune Georg Heuser, tout frais arrivé au sein d'une brigade criminelle. Il trouve assez rapidement ses marques et il commence la traque d'un tueur en série qui sévit dans le train et qui assassine des femmes seules. Cette première partie sous forme d'enquête m'a paru un peu longue, voir ennuyeuse parfois - une procédure policière sans réel suspense. Mais il faut s'accrocher car c'est cette partie qui fait en quelque sorte "ressortir" la suivante - le plongeon SS de Heuser - qui la rend encore plus horrible et dérangeante. Durant l'enquête, Heuser est un flic bon, intelligent, tout entier dévoué à débarrasser Berlin d'un tueur. C'est la partie de sa vie où on voit un personnage bon, aimé et aimant, par contraste avec la noirceur de la seconde partie. Heuser pense ce que tout le monde aurait pensé à sa place : comment peut-on à ce point mérpiser la vie humaine ? Comment peut-on être capable de telles atrocités ?
Et puis, après la fin de la traque, Heuser est promu au sein de la SS et muté à Minsk. C'est l'horreur qui commence, avec les convois de Juifs qui arrivent et qu'il faut "traiter"... Le récit à la première personne prend toute son importance et son intérêt ici. On peut penser que Heuser tenterait de minimiser son implication dans l'Holocauste, justifier ses actes. En fait, cette espèce de biographie macabre est très lucide. Heuser devient peu à peu le monstre qu'il a mis tant d'efforts à poursuivre... C'est assez fascinant de le voir changer, pare qu'on n'imagine pas qu'on puisse passer d'une ligne de conduite si droite à une descente aux enfers si brutale. Heuser et ses camarades noient leur conscience dans l'alcool pour supporter...

J'adore ce genre de livres qui fait réfléchir son lecteur et lui retourne le cerveau. La question centrale du livre reste celle de la responsabilité : qui la porte ? Les chefs, les soldats, les deux ? Avaient-ils vraiment le choix, ces soldats... Tuer ou être tué ? Comment comprendre ces soldats qui ne faisaient qu'obéir aux ordres parce qu'ils pensaient que ce qu'on leur demandais de faire était nécessaire, et qui se sont retrouvés écrasés par le rouleau compresseur nazi qui faisait d'hommes bons et ordinaires des tueurs ? Et celle qui m'a le plus secouée : aurions-nous agi différemment, à la place de Heuser ?
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