mercredi 20 juillet 2016

The Railway Man - Eric Lomax

9/10

J'ai d'abord vu le film inspiré de ce livre avant de découvrir qu'il avait été adapté des mémoires de Eric Lomax, le protagoniste du film. Je me suis donc immédiatement procuré l'ouvrage et une fois ouvert impossible de le refermer. Je lisais même au boulot, au risque de me faire engueuler par mon patron.

Mais bref.

J'avais un peur en commençant car possédant la version originale donc anglaise, je pensais que le vocabulaire lié aux trains et aux chemins de fer allait poser problème - Lomax étant un passionné je m'attendais à trouver des descriptions de 10 pages sur le sujet - et que j'allais être vite découragée. Mais j'ai été agréablement surprise de découvrir qu'en fait, ces descriptions sont assez restreintes et légères - même si évidemment j'ai buté sur certains mots - et n'affectent en rien la capacité d'un lecteur qui lit couramment l'anglais à comprendre le sens de ce qu'il lit.

D'habitude je préfère lire le livre et voir le film ensuite, mais dans ce cas précis j'ai découvert le second avant le premier mais ça ne m'a pas gênée outre mesure. Je pense que cela m'a même empêchée d'être déçue par l'adaptation cinématographique et j'ai beaucoup aimé compléter et modifier mes connaissances sur la vie de Lomax.

J'ai donc plongé tête la première dans son enfer japonais. J'ai lu quelques récits de prisonniers de guerre torturés avec un sadisme et une violence inimaginable, et à chaque fois je suis stupéfaite par la capacité de ces hommes à survivre, à reprendre un semblant de vie normale une fois libérés. Je veux dire, en tant que lecteur on se met souvent à la place du protagoniste dont on lit le récit et je n'ai pu m'empêcher de me demander : "Si ça t'arrivait à toi, comment réagirai-tu ? Serais-tu capable de te remettre sur pied ensuite ?"

J'ai trouvé que Lomax décrit ce qu'il a vécu avec une grande pudeur, tout en ne cachant rien de l'horreur à son lecteur. J'ai toujours peine à croire, en lisant sur les guerres et leur violence, que des êtres humains peuvent s'être abaissés à ce genre de choses. Je me souviens qu'une scène du film m'avait particulièrement bouleversée, au moment où Lomax est torturé et qu'il en arrive à appeler sa mère déjà décédé depuis un moment (mais ça il ne le sait pas encore). La scène du livre n'est pas moins bouleversante. 

Lomax décrit également très bien le retour au pays après la libération, le manque de reconnaissance et de soins appropriés pour ces hommes qui ont vécu l'enfer, la difficulté à se reconstruire, la guerre que tous ces hommes continuent de mener dans leur esprit, seul, enfermés dans leur tête et prisonniers de leurs souvenirs, de leurs traumatismes. Le livre entier - si l'on omet peut-être le début - est empreint d'une telle noirceur - et aussi, paradoxalement, d'espoir malgré tout - que c'est un soulagement de lire la rencontre avec Patti et aussi avec les personnes de la Medical Foundation for the Care of Victims of Torture - toutes ces personnes qui vont donner à Lomax la force de se battre, d'affronter son passé et surtout, surtout, de pardonner, parce que...

"Sometime the hating has to stop." 

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